
Le 28 avril 2025, les Canadiens sont appelés à « élire » leur gouvernement dans un pays dont le chef d’État est le roi d’un pays étranger, où le mode de scrutin donne une majorité de députés au parti pour lequel une majorité d’électeurs n’a pas voté, où les Premières Nations et les Inuits sont privés de leur autodétermination, et où la nation québécoise est noyée dans une mosaïque qui non seulement dilue, mais instrumentalise sa différence linguistique et culturelle, tout en assistant à sa lente agonie. Un pays maintenant agressé par un dictateur fasciste qui le menace d’annexion. Le tout sur une terre dont le processus d’autodestruction s’accélère dans l’indifférence des milliardaires occupés à préparer leur cache ou leur voyage vers Mars, où la classe moyenne s’appauvrit, et où les jeunes n’ont plus d’espoir. Devant un aussi désolant tableau, que nous proposent les partis en place, qui sont susceptibles de nous désigner un Premier ministre ? Et quel résultat sortira de cet exercice pour le moins perverti ? Les chefs Poilièvre et Carney, ainsi que les commentateurs de cette joute embrouillée, ont réussi à nous imposer leur question de l’urne, à savoir lequel des deux chefs conservateurs serait le mieux placé pour faire face à l’adversité.
Depuis quand, le chef de l’État pétrolier canadien, qui envisage de passer des oléoducs à travers nos terres, nos lacs et nos rivières, pour accélérer la crise climatique — en nous faisant croire que c’est pour la combattre — depuis quand un Premier ministre canadien, ose-t-il prétendre parler pour le Québec, alors qu’il promet de combattre les lois adoptées par l’Assemblée nationale du Québec, et qu’il promet des programmes qui empièteront sur les juridictions des provinces, ou ce qu’il en reste ?
Si tant est que l’exercice en vaille encore la peine, si tant est que mon vote veuille encore dire quelque chose, c’est au Bloc Québécois que je confie le mandat de représenter et de défendre fièrement la nation québécoise, en solidarité avec les Premières Nations et les Inuits. Quel que soit le parti qui formera le prochain gouvernement, qu’il soit majoritaire ou minoritaire, et fût-ce dans un front uni face à l’agression étrangère, nous avons besoin d’une voix pour le Québec. C’est le minimum dans les circonstances.
Dans Chicoutimi—Le Fjord, le député sortant est conservateur. La confusion est telle que certains électeurs qui ne peuvent sentir Poilièvre sont prêts à voter pour lui, ce qui équivaut à donner une chance à Poilièvre d’être Premier ministre. D’autres, qui veulent élire le chef libéral, oublient qu’on ne vote jamais pour élire un Premier ministre, mais bien d’abord pour un candidat local, qui se trouve à être associé à un chef. Tout bien considéré, dans ma circonscription, la meilleure personne pour nous représenter est Marc St-Hilaire, du Bloc Québécois. Son engagement pour notre région et son intégrité n’ont jamais fait défaut, que ce soit à titre d’éditorialiste ou de directeur dans le monde médiatique. Il a mené une campagne à faire rougir les vieux routiers de la politique. Et le parti qui est le mieux placé pour représenter et défendre les intérêts du Québec est le Bloc Québécois. Le Bloc a fait ses preuves pour défendre notre langue, notre culture, notre économie, nos régions, et notre droit d’exister comme peuple.
Pierre Dostie, le 23 avril 2025